
L’Ira rappelle combien la liberté d’expression constitue un droit fondamental de l’individu, même lorsqu’elle prend une forme critique ou satirique à l’égard des figures dont l’autorité découle du suffrage universel et, in fine, de l’opinion des citoyens.
C'est ce qu'indique le mouvemen dans un communiqué de presse intitulé "Mauritanie: Les descendants d’esclaves, perpétuels abonnés à la répression", selon lequel, l’abus de la notion de flagrant délit soulève, au moins, une suspicion légitime, quant à la disproportion entre la sanction, son urgence et le caractère véniel de la faute alléguée. Comme d’habitude, le réflexe du sommet de l’Etat consiste à museler toute voix dissidente, avant de se raviser, piteusement
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""Mauritanie: Les descendants d’esclaves, perpétuels abonnés à la répression
L’Initiative de Résurgence du mouvement abolitionniste (Ira) dénonce, avec vigueur, l’arrestation et l’emprisonnement durant la matinée du 08 avril 2025, du camarade Mohamed Samba Meyssara, Conseiller municipal, adjoint au maire de Teyarett, commune de Nouakchott. Le détenu est aussi responsable de la Commission de recensement de notre Ong. Conduit à la prison civile de Nouakchott, selon la procédure de flagrance, il lui est reproché d’exprimer son opinion, par vidéo, lors d’un rassemblement statique de soutien à la blogueuse et journaliste, Warda mint Ahmed séquestrée, depuis le 1er avril courant, dans l’établissement carcéral de la capitale réservé aux femmes. Le pouvoir du moment la punit d’avoir qualifié de « cafards » des partisans zélés du Président de la République et des membres du gouvernement. Il y a lieu de noter que des laudateurs zélés de l’entourage du chef de l’Etat, du Premier ministre et du Président de l’Assemblée nationale, ont toujours traité le député Biram Dah Abeid, leader de l’Ira, de singe, d’âne ou de chien ; aucun de leurs mentors ne s’est ému de l’outrance, ni n’a incliné à sa réprobation, même allusive. Pourtant, chacun des insulteurs stipendiés agissait et agit encore, à visage découvert.
Mohamed Samba, lui, est l’auteur de la découverte des quatre cent cinquante mille (450000) pièces d’identités, retenues par l’Agence nationale du registre de la population et des titres sécurisés (Anrpts) afin d’entraver le vote de nombreux Mauritaniens de caste Hratin, titulaires d’une citoyenneté au rabais. Il n’en fallait davantage pour que l’appareil de coercition au service de l’hégémonie ethno-tribale plaçât Mohamed dans sa ligne de mire.
L’Ira rappelle combien la liberté d’expression constitue un droit fondamental de l’individu, même lorsqu’elle prend une forme critique ou satirique à l’égard des figures dont l’autorité découle du suffrage universel et, in fine, de l’opinion des citoyens. En l’occurrence, l’abus de la notion de flagrant délit soulève, au moins, une suspicion légitime, quant à la disproportion entre la sanction, son urgence et le caractère véniel de la faute alléguée. Comme d’habitude, le réflexe du sommet de l’Etat consiste à museler toute voix dissidente, avant de se raviser, piteusement. La République islamique des amateurs est devenue une idiocratie, dangereuse pour elle-même. Machine de corruption, d’incompétence et d’impunité, sa nuisance publique n’est plus à démontrer.
L’Ira réaffirme la résolution à poursuivre la lutte jamais violente sur la voie d’une Mauritanie de l’égalité et appelle, la communauté des sympathisants, à se mobiliser en vue d’obtenir la libération, sans délai, des deux camarades, désormais source d’inspiration morale et étendard vivant de la lutte.
Nouakchott, 09/04/2025
La commission de communication