Par 13 voix pour et deux abstentions, celles de la Russie et l’Afrique du sud, le Conseil de sécurité de l’ONU a renouvelé le 30 octobre 2019 pour un an la mission de la MINURSO chargée d’organiser un référendum sur l’avenir du Sahara occidental.
Un changement par rapport à 2018 quand Washington avait réussi, sous l’impulsion de John Bolton, l’ex-conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump (qui menaçait, lui, de carrément supprimer la mission), à imposer contre l’avis de la France et du Maroc des renouvellements de six mois en six mois, "pour mettre la pression sur les parties", souligne l’AFP.
Un revirement dû à l’absence d’émissaire de l’ONU sur le dossier depuis la démission "pour raisons de santé" de Horst Kohler, l’ancien président allemand, en mai 2019. Avant de jeter l’éponge, il avait réussi à organiser en Suisse des tables rondes avec le Maroc, le Front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie, en décembre 2018 et en mars 2019. Mais celles-ci étaient demeurées sans résultats.
En attendant la nomination, "au plus tôt" comme le réclame Washington, d’un successeur à Horst Kohler, son prédécesseur, nommé par Ban Ki-Moon en son temps, a fait le jour même du vote une réapparition dans la région, aussitôt critiquée par le Maroc.
La "mystérieuse visite" de Christopher Ross
En effet, quatre ans après avoir démissionné lui aussi de ce poste, qu’il a occupé de janvier 2009 à avril 2017, Christopher Ross s’est rendu du 29 octobre au 1er novembre dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf dans le sud algérien où il accompagne une importante délégation de professeurs et d’étudiants de l’université américaine de Princeton dans le New Jersey.
Un déplacement présenté par le journal marocain en ligne 360 comme une "mystérieuse visite" de celui qui a également été ancien ambassadeur des Etats-Unis à Alger de 1988 à 1991.