Mohamed Lemine Ould Brahim, la quarantaine, est titulaire d'une maîtrise en droit de la Faculté des sciences juridiques et économiques de l'Université de Nouakchott. Toutefois, au lieu de poursuivre ses études, il a choisi pour des contraintes personnelles dont certaines liées à une mère malade, qu’il a jugé nécessaire de s’occuper étant devenu adulte, de travailler comme coiffeur dans la capitale Nouakchott, où son ambition l'a poussée à travailler avec labeur pour garantir un avenir meilleur.
Il a réussi au bout de quelques années à épargner une somme d'argent afin d’acheter un terrain dans l’espoir de réaliser son rêve consistant à offrir un logement digne à sa famille.
On lui a proposé un terrain dans le quartier I5 de Teyarett, à un prix raisonnable, qu’il a décidé sans hésiter d’acquérir en dépensant toutes ses économies épargnées depuis plusieurs années.
Mais ce qui lui paraissait être une opportunité précieuse s'est vite transformé en cauchemar. Après avoir payé le montant requis, Mohamed Lemine a découvert l’escroquerie dont il était victime et le piège tendu par un réseau de faux courtiers fonciers auquel il a mordu. Le choc est énorme, quand il se rendit compte qu’il a été dupé par des arnaqueurs professionnels
Falsification de contrats de vente
Mohamed Lemine parle d'une falsification de contrats de vente sur le numéro d’un terrain dans la même zone, en plus d’un début de construction sur le terrain qui lui a été vendu afin de confirmer qu’il a été exploité avant lui.
Pire, Mohamed Lemine évoque l’émission par ledit réseau de faux samsaras d’un document judiciaire prouvant qu’il n’y a aucun litige foncier relatif au terrain qui lui a été vendu.
Ould Brahim a parlé également de la falsification de la signature du ministre des domaines de l'époque, de faux contrats de vente du même terrain à des personnes avant lui, en plus de documents dument enregistrés auprès de notaires de grande réputation.
Des victimes nombreuses
Mohamed Lemine affirme qu'il n'est pas le seul à avoir été victime du réseau de faux courtiers, disant que de nombreuses autres personnes, dont ses collègues, ont été escroqués suivant le même stratège. Certains d’entre eux ont déboursé d’énormes sommes d’argent pour acheter des parcelles de terrain fictives ou falsifiées, a-t-il ajouté.
Toujours selon lui, ce réseau, qui comprend des courtiers professionnels, des notaires et probablement des responsables, a exploité les failles juridiques et bureaucratiques du Département des Domaines, de sorte à pouvoir mener des opérations frauduleuses de manière bien conçue et incontrôlée.
Assumer la responsabilité
Mohamed Lemine admet qu'il assume la responsabilité de son choix d'acheter le terrain aux samsaras qui ont falsifié les contrats, disant que l'erreur réside dans sa confiance excessive et la vérification insuffisante de l'authenticité des documents et des contrats avant de payer le montant.
Ould Brahim a appelé enfin les autorités administratives et judiciaires à faire preuve de rigueur en matière de falsification et de délivrance de tout document juridique de façon frauduleuse
Le ministère des Domaines, du patrimoine de l’Etat et de la Réforme foncière a annoncé hier samedi, des mesures strictes contre la contrefaçon et la fraude dans le secteur foncier
Le Département a annoncé qu'il avait lancé une campagne visant à réformer le secteur foncier et à protéger le domaine public, notamment en poursuivant les faux courtiers et en les déférant à la justice.
Le Département a confirmé également son intention de lever l’occupation de l’espace public, notamment dans le « quartier I5 de Teyarett », où des avertissements ont été signifiés aux présumés propriétaires de constructions érigées sur des parcelles sans permis, tout en ouvrant la porte à des règlements conditionnels.
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