Le meeting de protestation et de dénonciation de Biram Dah Abeid par rapport aux résultats de la Présidentielle mauritanienne du 29 Juin passé sonne le glas d'une main tendue quant à un prélude à un futur dialogue ! Les propos tenus par le candidat malheureux à ces élections tranche avec sa conférence de presse tenue 48 heures avant où B.D.A semblait encenser le président Ghazwani !
Cette ci, Biram a été plus virulent en rejetant les résultats et en vociférant haut et fort : « Ghazwani n'a pas gagné l'élection et il sait qu'il n'a pas gagné l'élection ! », avant de poser les clauses des points d'un futur dialogue qui se profile à l’horizon.
En effet le candidat antisystème a posé, après avoir planté le décor et prié pour le repos de la mémoire des victimes de la tragédie de Kaédi, les conditions presque d'un (futur dialogue ): dissolution de la chambre du parlement et organisation des élections anticipées, faire la lumière sur la tragédie de Kaédi, lever l'état d'urgence dans certaines villes entre autres sans oublier certainement de revoir le mode de fonctionnement de la Céni !
À écouter et à entendre Biram, on a comme impression qu'il sait qu'il serait impossible de revenir sur l'élection présidentielle et qu'elle serait irréversible donc déjà derrière nous mais il a néanmoins réussi à placer la barre très haut !
En politique, il faut savoir négocier et faire des concessions et B.D.A l'aurait appris à ses dépens. Il a certes (perdu l'élection présidentielle) mais il a réussi et a tenu un grand coup médiatique avec son meeting d'hier et surtout que le pouvoir sait qu'il est le seul et unique opposant incontournable qu'il n'a pas pu maîtrisé ou muselé ...
Biram Dah Abeid selon un ex transfuge d'IRA : « est un dur à cuire, il a du charisme et il est fin orateur et courageux ! ». Et le père de l'une des victimes de la bavure de Kaédi de dire : « j’ai été plus que surpris quand il est venu compatir avec moi et je l'en remercie ». Et un autre de souligner: « il est arrivé à drainer avec lui toute la Mauritanie dans toute sa diversité ,un grand homme. Je le prenais pour violent mais il est pacifique et à la limite pacifiste .. ». Et un observateur de la scène politique de dire : « à quoi serviront les accords d'un dialogue, s'ils se terminent toujours en queue de poisson ? Combien de fois avons-nous dialogué ? ».
Toujours est-il qu'un dialogue est plus que nécessaire en vue d'une sortie de crise et les deux camps Insaf et alliés semblent épouser le point de vue de Biram puisque les grandes crises se règlent toujours autour d'une table de négociations !
Analyse de Yahya Niane pour Rapide info Kaédi