La dernière résolution des Nations Unies dont le but initial était d'aboutir à un cessez-le-feu humanitaire durable à été détournée pour un autre objectif, celui de dégager une aide humanitaire aux populations civiles de Gaza. Une véritable farce, selon moi, qui consacre la toute domination des États Unis sur le monde. Et l'autorisation implicite accordée à Israël de poursuivre le massacre des civils de la bande de Gaza.
Pour montrer le ridicule du fiasco de la tentative d'imposer un cessez-le-feu durable, revoyons les termes exacts de la résolution adoptée. ""La résolution exige de toutes les parties qu’elles autorisent et facilitent l’acheminement immédiat, sûr et sans entrave, d’une aide humanitaire à grande échelle» dans l’enclave palestinienne et demande de «prendre de toute urgence» des mesures à cet égard mais aussi pour «créer les conditions d’une cessation durable des hostilités». Un exemple de langage diplomatique pour noyer son poisson dans l'eau. Avait-on besoin d'une recommandation du Conseil de sécurité pour faire acheminer de l'aide humanitaire à Gaza ?
Quel est alors le poids des autres puissances non occidentales qu'on ne souligne guère dans le leadership des Nations Unies ? La Russie et la Chine, membres permanents du Conseil de sécurité, continuent d'observer les américains manipuler le Conseil à leur guise sans opposer aucune réaction. Il faut reconnaître que leurs gesticulations au sein des Brics n'ont permis, ni la dédollardisation du commerce international, le dollar restant la monnaie de change pour 85% des transactions commerciales. Ni à contrebalancer la suprématie des États-Unis à l'ONU.
Conclusion. Gaza, qui vit un drame humanitaire sans précédent et où la famine s'instaure hélas, continuera de subir le matraquage incessant des bombardements inhumains. Quel triste sort ? Quelle cruauté vont encore endurer des milliers de femmes et enfants ? Et qu'attendent enfin les États arabes pour agir et voler au secours des Palestiniens ? En 1973, ils avaient utilisé l'arme du pétrole qui avait été efficace après la guerre du Kippour. Aujourd'hui que les pays occidentaux ont boycotté le pétrole russe, ils deviennent dépendants totalement du pétrole arabe et iranien. Une cruelle interrogation va cependant constituer un obstacle rédhibitoire. Les États arabes ont-ils
encore une once de dignité pour réagir et se faire entendre ?
Bechir Fall