En Mauritanie, les avocats de Biram Dah Abeid demandent sa libération immédiate. Le député de la coalition de l'opposition Sawab, récemment réélu lors des élections législatives du 13 mai, est en garde-à-vue depuis hier après-midi, selon maître Cheikh Hindi son avocat.
Publié le : 25/05/2023 - 09:34
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L'opposant mauritanien Biram Dah Abeid, le 23 juin 2019, en conférence de presse à Nouakchott. SIA KAMBOU / AFP
Biram Dah Abeid a été convoqué hier matin au siège de la sûreté nationale où il s'est rendu de lui-même. A cette heure, le député ne connait toujours pas le motif de son arrestation. D'après son avocat, les entretiens qu'il a eus avec le chef de la sûreté ont porté sur sa conférence de presse de la veille. La police le soupçonne d'avoir demandé aux Mauritaniens de prendre les armes, si le scrutin n'était pas annulé.
Maître Cheikh Hindi, son avocat, joint au téléphone par RFI, conteste cette interprétation. « Je pense que c’est un malentendu, assure-t-il. Si on prend la conférence de presse telle qu’elle est, cela va monter à tout le monde, à l’opinion publique et internationale que ce n’est pas ce qu’a dit le président. Il a demandé l’annulation des élections et ce n’est pas seulement lui qui a demandé l’annulation des élections. Il y a aussi les partis de la majorité présidentielle, il y a les autres partis de l’opposition. Il a dit seulement que s’il n’y a pas l’annulation des élections, il craint que des gens portent atteinte à l’État. Mais il a dit qu’il ne demande pas ça, il l'a bien précisé. »
« Pour moi, cette arrestation n’est pas légale »
« Pour moi, cette arrestation n’est pas légale parce qu’il s’agit d’un député, il a son immunité. Ça se voit que c’est une arrestation politique. On a fait une réunion ensemble pendant une heure. Son moral est intact. Je le connais toujours quand il est arrêté. Pour lui, ça ne change rien. Normalement, il sera libéré bientôt, parce que son arrestation est illégale », poursuit l'avocat.
Interrogé hier après-midi sur cette arrestation, en marge d'une conférence de presse, le porte-parole par intérim du gouvernement, Sidi Ahmed ould Mohamed, a déclaré que « nul n'est au-dessus des lois » et que le gouvernement mauritanien était « garant de la paix et de la sécurité ».
RFI