Un nouveau bilan a été donné par les autorités espagnoles après la découverte de plusieurs cadavres dans un canot à la dérive au large des Canaries. Le nombre de morts passe de 17 à 24, parmi lesquels deux mineurs. Ce ne sont pas 17 cadavres mais 24, dont deux mineurs, qui ont été retrouvés dans le canot à la dérive au large des îles Canaries, ont indiqué les autorités espagnoles. Repérée par un avion de l’armée espagnole mardi dernier, l’embarcation était à la dérive à 500 kilomètres au sud-est d’El Hierro, la plus petite île de l’archipel espagnol. Un navire de secours en mer avait été envoyé dans la zone.
Trois survivants, parmi lesquels une femme, avaient ensuite été hélitreuillés vers un hôpital de Tenerife. « Ils étaient si faibles que nous avons dû nous y mettre à plusieurs pour les aider à se tenir debout », a confié à l’Afp Juan Carlos Serrano, un membre de l’équipage de l’hélicoptère. Selon les médias espagnols, les 24 personnes, parties de Mauritanie, sont mortes de faim et de soif après avoir passé 22 jours en mer. Toutes étaient originaires d’Afrique subsaharienne. Le canot a été remorqué mardi par un navire de secours jusqu’au port de Los Cristianos, à Tenerife, où il est arrivé mercredi soir. Les pompiers présents sur le quai ont sorti les corps qui ont ensuite été transportés au funérarium de l’île.
Près de 2 000 morts en 2020.
Les arrivées de bateaux de migrants aux Canaries se sont multipliées depuis la fin 2019 et le renforcement des contrôles en Méditerranée. L’an dernier, 23 023 migrants ont atteint l’archipel espagnol, soit huit fois plus que l’année précédente, selon le ministère de l’Intérieur. « L’état de la mer à cette période de l’année et la distance à parcourir (…) rendent cette route particulièrement dangereuse », ont indiqué le Haut commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) dans un communiqué conjoint. « Les bateaux peuvent dériver pendant des jours, sans nourriture et sans eau », ont-ils ajouté. La traversée depuis les côtes ouest-africaines fait au minimum 100 kilomètres, mais elle est particulièrement dangereuse à cause des forts courants. Les bateaux sont la plupart du temps surchargés et en mauvais état. L’an dernier, au moins 1 851 personnes ont perdu la vie en tentant d’atteindre les Canaries, selon l’ONG Caminando Fronteras, qui surveille ces migrations.