Dans le cadre de la production d’électricité pour ses Etats membres, notamment le Mali, la Mauritanie et le Sénégal, l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs), à travers la Société de gestion de l’énergie de Manantali (Sogem), a entrepris depuis longtemps des projets dans la région de Kayes (Mali). Il s’agit, du poste Haute tension (Ht) de Kayes, la centrale hydroélectrique de Félou (17 km de Kayes) et le chantier de la centrale hydroélectrique de Gouina (85 km au sud-est de Kayes). Des ouvrages que le président en exercice du Conseil des ministres de l’Omvs, Serigne Mbaye Thiam, par ailleurs, ministre de l’Eau et de l’Assainissement du Sénégal, a visité, ce samedi 10 avril 2021. Il était accompagné par son homologue du Mali, Seydou Lamine Traoré, ministre de l’Energie et de l’Eau, de sa collègue du Sénégal, Mme Aïssatou Sophie Gladima, ministre du Pétrole et des Énergies qui siège au nom du conseil des ministres pour le Sénégal, du Haut-commissaire de l’Omvs, Hamed Diané Séméga, le Gouverneur et Madame le Préfet de Kayes, les présidents et Directeurs généraux de la Sogem et de la Semaf (Société d’exploitation de Manantali et de Félou), entre autres.
« Faire l’interconnexion de tout le système » de Manantali
Le poste Haute tension de Kayes fait partie des 16 postes mis en place à travers le système de l’Omvs pour délivrer les productions des centrales hydroélectriques de Manantali, Félou et Gouina. Il permet de faire l’interconnexion de tout le système de Manantali avec le système des sociétés d’électricité desdits pays. Ici, le ministre a constaté que les travaux sont terminés depuis longtemps et que le poste est en service.
Centrale de Félou, un joyau de plus de 80 milliards
Pour la centrale hydroélectrique de Félou, la puissance installée est de 3x21 MW. Sa production moyenne est estimée à 330 – 350 GWh/an. Construite entre 2009 et 2013, cette centrale hydroélectrique est mise en service depuis 2013. Le coût global des travaux est estimé à 82 milliards de francs Cfa.
La centrale de Gouina, un investissement de 283 milliards
Les ouvrages de la centrale hydroélectrique de Gouina seront réceptionnés en septembre 2021. Ici, Serigne Mbaye Thiam a constaté que le chantier est achevé à 80%. Et, selon les ingénieurs en charge des travaux, le premier groupe sera livré au mois de juin prochain, sauf incident.
Située entre Manantali et Félou à environ 120 km en aval de Manantali, la centrale hydroélectrique de Gouina, quant à elle, est un projet à grande échelle. Il est composé d’un barrage poids en béton sur la longueur de 1230 mètres, d’une hauteur maximale de 19 mètres, comportant un barrage déversant, un barrage non déversant et un barrage de l’évacuation de crues ; d’une usine comportant trois turbines de Kaplan avec une puissance totale de 140 MW et d’un débit d’équipement maximale de 700m3/s ; d’un canal d’amenée d’une longueur de 461,2 mètres, comportant la prise d’eau et le canal ; d’un évacuateur de crue ; et enfin, d’un poste de départ. Sa production est estimée à 510 GWh.
Un retard noté dû au Covid-19
Ici, les travaux ont noté un retard à cause de la propagation de la pandémie de Covid-19. En effet, avec un effectif de plus de 1000 ouvriers, il y a eu des cas positifs sur le chantier provoquant à chaque fois des arrêts de travaux. Ils ont repris grâce au plan de gestion sanitaire mis en place avec les services techniques compétents du Mali pour « gérer » la situation sur le terrain.
52% de production supplémentaire d’électricité, attendus
Cette centrale de Gouina, selon le président du conseil des ministres de l’Omvs, va permettre d’augmenter de 52% la production d’électricité que la Sogem mettra à la disposition du Mali, la Mauritanie et le Sénégal.
Une visite « historique »
Cette visite d’ouvrages hydroélectriques du ministre sénégalais de l’Eau et de l’Assainissement à Kayes a été qualifiée d’historique par les ingénieurs et autres trouvés sur place. Car, selon eux, « c’est la première fois » qu’un président en exercice du conseil des ministres de l’Omvs pose les pieds sur le site de Gouina. Mais, pour Serigne Mbaye Thiam, elle a été « très instructive » au plan de ce que l’Omvs représente pour ses Etats membres. Il s’agit ici, d’œuvrer pour que l’eau du fleuve que partagent des pays ne soit pas source de conflit mais qu’elle soit source de « coopération, de paix et de diplomatie ».
Pour rappel, la Société de gestion de l’énergie de Manantali (Sogem) est chargée de la réalisation, l’exploitation, l’entretien et le renouvellement d’ouvrages communs dont la gestion lui est confiée.