Ce vendredi 27 mars 2021, l’ONG MauriSanté a procédé, en prélude au lancement, lundi 29 mars en cours, de la campagne d’introduction du vaccin contre le cancer du col de l’utérus, à un briefing de journalistes, de personnes ressources et d’imams.
Dans sa présentation devant un parterre de journalistes et de personnes ressources Mme Lalla Fall, chargé de programmes à MauriSanté, a exposé les relevés épidémiologiques des cancers en Mauritanie montrent que les cancers les plus fréquents tous sexes confondus sont le cancer du sein (18%), le cancer du col de l’utérus (11%), et les cancers de la peau (9%) ;
« Chez les femmes, ce sont les cancers du sein (37%), du Col de l’utérus (22,8%), de l’endomètre (7%), de l’ovaire et de la peau qui prédominent », a-t-elle souligné.
« Pourtant, le cancer du col de l’utérus est, souligne, Mme Fall, une maladie potentiellement évitable, notamment par la vaccination contre son agent pathogène : le HPV ». Les autorités projettent de procéder à l’intégration de la vaccination dans une stratégie globale de la prévention du cancer de col de l’utérus avec offre de programmes de dépistage et traitement du pré-cancer et cancer chez les femmes adultes.
Ainsi, la Mauritanie rejoindra plus de 100 pays dans le monde qui fournissent le vaccin contre le HPV aux adolescentes dans le cadre de leurs programmes nationaux de vaccination.
Relativement à la pertinence et au processus d’introduction du vaccin, Mme Fall a indiqué que la Mauritanie avait soumissionné en 2017 pour une introduction en deux phases : en 2018 dans cinq Wilayas du pays et en 2020 les 10 autres wilayas.
Auparavant, il y avait la reprogrammation de l’introduction pour Novembre 2020. En raison de la première vague de la pandémie COVID-19, il avait été procédé à un report de la situation.
La Mauritanie avait acquis 197.600 doses de vaccin en juin-juillet 2019 dont 20.910 périment en juillet prochain. Une mobilisation de 17. 766.252 MRU pour les coûts opérationnels de la vaccination avait été enregistrée.
Elle a indiqué que le groupe cible est les filles de 9 à 14 ans qui est un plan pour le programme de vaccination. Et de ce fait, la première phase est prévue en Mars 2021, tandis que la seconde aura lieu en Novembre de la même année. Les agents de santé organiseront des séances de vaccination dans les écoles et les communautés à partir du 29 Mars 2021 pour administrer la première dose de vaccin contre le HPV.
Sensibilisation dans les rangs du groupe cible
Une campagne de sensibilisation en plusieurs étapes a été lancée le 8 Mars dernier avec la campagne de communication autour du vaccin contre le cancer du col. Autres activités prévues : des couvertures médiatiques sous forme de tables ronde et d’émissions audiovisuelles en langues nationales et en français ; la production et la diffusion des supports et outils de communication ; la formation du personnel de santé et des enseignants en matière de HPV ; l’organisation des rencontres de débriefing avec les leaders communautaires et les groupements de femmes sur la communication en la matière.
Explications et détails
Le gouvernement Mauritanien et l’Organisation Mondiale de la Santé recommandent à toutes les filles âgées de 9 à 14 ans de se faire administrer deux doses de vaccin contre le HPV.Pour se protéger contre le cancer, deux vaccins espacés de 6 mois doivent être administrés. Les vaccins contre le HPV sont très sûrs et n’affectent pas la capacité des filles à procréer. Les agents de santé organiseront des séances de vaccination dans les écoles et les communautés à partir du 29 Mars 2021 pour administrer la première dose de vaccin contre le HPV.
Notons que les Papillomas Virus Humains (ou HPV) sont de petits virus à ADN très ubiquitaires, c’est à dire présents dans de très nombreux tissus de l’organisme. Selon les informations médicales, il existe plus de 200 variétés dont 120 identifiés et séquencés.
Les modes de contaminations par l’HPV sont divers mais il faut retenir que de simples contacts cutanés ou muqueux suffisent pour en être porteur. Ainsi le virus HPV est le virus le plus fréquemment transmis par voie sexuelle. Environ 80% de la population rentre en contact dans sa vie avec le virus.
Les relevés épidémiologiques des cancers en Mauritanie montrent que les Cancers les plus fréquents tous sexes confondus sont le Cancer du sein (18%), le Cancer du Col de l’utérus (11%), et les Cancers de la peau (9%) Chez les femmes, ce sont les cancers du sein (37%), du Col de l’utérus (22,8%), de l’endomètre (7%), de l’ovaire et de la peau qui prédominent. Selon les spécialistes, le cancer du col de l’utérus est une maladie potentiellement évitable, notamment par la vaccination contre son agent pathogène : le HPV.
Le vaccin contre le HPV avec celui de l’anti-COVID
La coïncidence de l’introduction du vaccin contre le HPV avec celui de l’anti-COVID ne sont pas sans poser de problème, indique Mme Fall. Aussi, il y a la nécessité d’une forte mobilisation sociale soutenue évaluée à 6. 330. 000 MRU non supportée par GAVI. Autre contrainte, l’absence de plateforme de services de santé pour accéder à cette cible ; surtout difficulté d’atteinte des filles cibles non scolarisées et besoin de développer des stratégies communautaires pour pallier à ce fait. Et au terme de son exposé, elle soulevé les soupçons, en rassurant l’ensemble que ‘’les vaccins contre le HPV sont très sûrs et n'affectent ni la santé ni la capacité des filles à procréer’’.
Pour rappel, tout dernièrement dans une émission ZOOM SUR sur la télévision El Mauritaniya, la directrice générale du Centre National d’Oncologie (CNO) de Nouakchott, a exhorté les groupes cibles à se vacciner dans le cadre de la prévention contre le cancer du col de l’utérus
Boubakrine SIDI