Ce mercredi 24 mars 2021 aux alentours de 10 heures, plusieurs milliers d’instituteurs et professeurs des établissements publics de l’enseignement sont sortis pour manifester leur désarroi sur la place de la liberté située à quelques encablures du palais présidentiel de Nouakchott.
Des rassemblements similaires ont été tenus à l’intérieur du pays devant les locaux des wilayas et des moughataas. Et selon les informations qui nous sont parvenues de l’intérieur, les enseignants sont sortis massivement pour trouver gain de cause.
Cette manifestation pacifique est venue après deux jours de grève sur toute l’étendue du pays selon le syndicat libre des enseignants de Mauritanie, la coordination pour la défense des droits de l'enseignant et d’autres syndicats. Lors de ce gigantesque sit-in organisé dans le cadre de la grève déclenchée lundi par les deux syndicats pour une durée de 5 jours, plusieurs banderoles étaient hissées avec les slogans et les objectifs du mouvement de grève.
Selon le responsable à l'information au syndicat libre des enseignants, M. Moulaye Zein Ould Sidi, a précisé que ce rassemblement a pour objectif d'attirer l'attention des autorités sur la situation que vivent les enseignants sur le plan matériel et moral, mais aussi sur la baisse du niveau de l'enseignement. Les enseignants ont présenté au MENFPR une plateforme revendicative qui n'a reçu jusque-là, aucune suite, a-t-il ajouté. Et Ould Sidi d’ajouter qu’ils lancent au appel au Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani à intervenir pour la satisfaction des revendications contenues dans ladite plateforme, dont l'augmentation des salaires, des indemnités, l’attribution des parcelles à titre d’habitation .
Pour sa part, le conseiller du ministre de l'Education Nationale, chargé de la communication, M. El Kory Ould Brahim Ould Sneïba, a rappelé que le ministère de l’Education est depuis quelques mois, en négociation avec les syndicats, dans le cadre de sa politique pour favoriser le dialogue et la tradition de concertation comme voie pour résoudre toutes les questions relatives aux intérêts des travailleurs et du secteur.
Au cours des derniers mois, une série de réunions avec tous les syndicats, les partenaires et les acteurs de l'éducation pour une concertation sur toutes les questions, sans aucune condition préalable, a été tenue dans le but de trouver un consensus, précise le conseiller.
Le conseiller du ministre a par la suite noté que le ministère a examiné avec les syndicats, la plateforme revendicative avec sérieux et exprimé, pour l'occasion sa disposition à satisfaire ce qui peut l'être pour le moment et à suivre le reste avec les secteurs concernés, selon les possibilités.
Face à la situation du coronavirus, l'Etat a accordé de nombreux avantages aux enseignants au cours de cette année, avec notamment une enveloppe de 14 milliards d'UM, qui a permis de généraliser la prime de craie et d'augmenter l'indemnité d'éloignement.
La grève est un droit des travailleurs, garanti par la loi, mais que les enseignants doivent être objectifs et tenir compte des priorités nationales, des grands objectifs de l'Etat et des intérêts des élèves, explique-t-il.
Alors, de quoi la montagne va-t-elle accoucher dans les prochains jours ?
Boubakrine SIDI