Les avocats, qui donnaient leur première conférence de presse depuis l’inculpation de l’ex-chef de l'État le 11 mars pour corruption et blanchiment d’argent, se sont insurgés contre le refus des autorités mauritaniennes de permettre à Ould Abdel Aziz de se rendre dans un son village natal, à l’intérieur du pays. Aziz est victime d’un règlement de comptes politique selon ses avocats.
Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a dirigé la Mauritanie entre 2008 et 2019, est placé sous contrôle judiciaire de même qu’une douzaine de ses anciens collaborateurs, dont deux anciens Premiers ministres. Leurs passeports ont été confisqués et ils doivent pointer trois fois par semaine dans le commissariat de police le plus proche de leurs résidences respectives.
Les avocats ont tenté, sans succès, d’obtenir une autorisation de sortie de la ville de Nouakchott pour l’ancien président de Mauritanie. La semaine dernière, le procureur de la République avait dressé une liste d'une dizaine de chefs d’inculpations dont corruption, dilapidation, détournements de biens publics et blanchiment d’argent.
Des accusations sans preuves selon le doyen des avocats, maitre Ichidou. « Nous avons, dès le départ, opté pour une approche judiciaire basée sur des faits. Or, les accusations sont énumérées par le ministère public sans la moindre preuve. Evidemment, nous dénonçons l’action publique contre l’ancien chef de l’État. Pour nous, son inculpation constitue une violation flagrante de l’article 93 de la Constitution mauritanienne. »
Maitre Ichidou va plus loin lorsqu’il dénonce un règlement de comptes politique. « Pour nous ceci est clair. Notre client fait l’objet d’un règlement de comptes de politique. Ses ennuis ont commencé depuis qu’il a tenté de s’attribuer la direction du parti au pouvoir. On fait tout pour le neutraliser politiquement. »
A la direction de l’Union pour la République, on rappelle que la référence du parti au pouvoir a toujours été le président en exercice.