Pourtant, le nombre de féminicides n'a fait qu'augmenter au cours de la dernière décennie.
La Turquie, qui avait été l'un des premiers États à signer le traité international issu de la Convention du Conseil de l'Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique en 2011, vient de se retirer de l'accord ce samedi, comme l'a annoncé le journal officiel, T.C. Resmî Gazete. Conclu à Istanbul, l'accord vise à éliminer la violence domestique et promouvoir l'égalité entre les hommes et les femmes, et constitue le premier outil juridiquement contraignant au niveau européen en la matière, assurant prévention de la violence, protection des victimes et condamnation des personnes reconnues coupables de violences. La décision turque intervient alors même que le pays enregistre depuis plusieurs années une forte augmentation du nombre de féminicides (plus de 3.100 au cours de la dernière décennie, et déjà 77 au cours des 79 jours écoulés de cette année).
Offensive conservatrice
Sur son compte Twitter, la ministre turque du Travail, des Affaires sociales et de la Famille Zehra Zümrüt Selçuk a déclaré: «La garantie des droits des femmes est la réglementation en vigueur dans notre législation nationale, en particulier dans notre Constitution. Notre système judiciaire est suffisamment dynamique et solide pour mettre en œuvre de nouvelles réglementations si nécessaire», réaffirmant son soutien au président Recep Tayyip Erdoğan. L'année dernière déjà, des responsables du Parti de la justice et du développement (l'AKP, le parti conservateur présidé par Erdoğan) avaient annoncé que le gouvernement envisageait de se retirer du traité international