En Mauritanie, ce lundi 7 octobre, c’est la rentrée scolaire. Le président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani a annoncé qu’il superviserait en personne la reprise des cours dans un quartier de la banlieue sud-est de Nouakchott. Une manière de réaffirmer son projet de réforme d’une école en difficulté.
L’école mauritanienne souffre notamment de la baisse continue du niveau des élèves. Et les raisons de cette dégradation sont simples pour Sidi Boudé, le secrétaire général du syndicat national de l’enseignement secondaire : « Nous avons des enseignants qui doivent enseigner les disciplines scientifiques en français, par exemple, et qui n’ont pas été formés en français. Nous avons des enfants non arabophones, qui apprennent l’histoire, la géographie, la philosophie, en arabe, une langue qu’ils ne comprennent pas. Donc ils n’apprennent pas du tout. »
Pour le secrétaire général du SNES, la situation de l’école et la réforme exigent la participation de tous les acteurs du système éducatif : « Pour nous, réformer l’éducation, c’est appeler les Mauritaniens aujourd’hui à s’asseoir autour d’une table et décider ce qu’ils veulent enseigner à leurs enfants - ensemble -, pour qu’on ait une charte pour l’éducation qui ne pourra plus être changée par les politiques pour tel ou tel intérêt politique. »
Le besoin de dépolitiser l’enseignement, c’est aussi le sentiment de la fédération des associations des parents d’élèves, comme le confirme son président Ahmed Sghair : « Toutes les réformes déjà passées dans l’enseignement ont été prises en otage par les politiciens, par la gestion politique. »
Après l’indépendance, en 1960, la Mauritanie avait un enseignement bilingue arabe français. En 1973, l’option qui a produit de bons cadres maîtrisant les deux langues a été abandonnée au profit de l’arabe seul. C’est l’une des raisons du déclin du système éducatif selon les spécialistes du secteur.