L'actrice de 40 ans se confie dans les pages de Causette. Suite à la polémique des Oscars trop blancs aux États-Unis, le magazine Causette a décidé de se pencher sur la situation en France. "Nous avons rencontré des actrices qui subissent cette double peine - femmes et noires - qui les rend presque invisibles", indique le site, qui a interviewé Firmine Richard, Karidja Touré, Sonia Rolland, ou encore Aïssa Maïga.
Selon Régis Dubois, docteur en cinéma, "les actrices noires sont confrontées à une double "invisibilisation". Il explique: "Il y a déjà beaucoup moins de films dont le premier rôle est campé par une femme, alors une femme non blanche, c'est encore moins banal." Révélée dans le film "Les poupées russes", Aïssa Maïga se souvient de ses débuts difficiles au théâtre.
"Ça a été violent. Aux cours de théâtre que j'avais pris pour intégrer le Conservatoire, le choix des textes était un débat sans fin. On m'expliquait mordicus que ce n'était pas possible, que ça allait se retourner contre moi et que j'en raterais mon concours. J'allais prétendument détourner l'attention du spectateur, qui n'allait pas y croire ni être concentré sur ce que je proposerais."
La comédienne, actuellement à l'affiche de "Bienvenue à Marly-Gomont" (une histoire inspirée par Kamini), révèle que son agent l'envoyait parfois à des castings sans préciser la couleur de sa peau. "Quand j'arrivais, c'était l'horreur. On me regardait comme si j'étais une extraterrestre. La personne en face était pétrifiée: Mais enfin, qu'est-ce que vous faites là? (...) Je regrette de ne pas avoir pu faire de caméra cachée à l'époque, c'était édifiant."