Les esclaves et descendants d’esclaves, appelés Harratines ou Maures noirs en Mauritanie, ont marché, vendredi 29 avril, dans la capitale mauritanienne, Nouakchott, pour réclamer des droits civiques.
Les participants célébraient le troisième anniversaire du "MANIFESTE Pour les droits politiques, économiques et sociaux des Haratines au sein d’une Mauritanie unie, égalitaire et réconciliée avec elle-même" . Le document a été proclamé le 29 avril 2013.
Se réclamant près de « 50% » de la population mauritanienne les Harratines se disent « marginalisés » dans un pays qu’ils estiment dominés par leurs anciens maîtres, les Beïdanes, appelé "Maures blancs" . Voir les statistiques tirées du Manifeste.
«La souffrance des esclaves et descendants d’esclave dure depuis des siècles et nous avons que notre combat ne sera pas aisé et que notre chemin est semé d’embûches et que seule la persévérance nous permettra d’atteindre les objectifs légitimes qui sont l’émancipation des Harratin et celle de toutes les victimes de l’injustice dans notre pays», a déclaré Boubakar Ould Messaoud, président du comité de suivi du Manifeste, devant la Place Ibn Abasse qui reçoit les plus grandes marches au centre de Nouakchott.
L’esclavage a été aboli en Mauritanie depuis1981. Les auteurs risquent jusqu'à 20 ans d'emprisonnement. Cependnt, "le phénomène persiste" selon les organisateurs de la marche.
L’article 8 du « Pacte international relatif aux droits civil et politiques» stipule également: «Nul ne sera tenu en esclavage, l’esclavage et la traite des esclaves, sous toutes leurs formes, sont interdites»
Boubakar Ould Messaoud a estimé que "L’élaboration des textes juridiques ne suffit pas et que seule la traduction dans les faits des principes de dignité de liberté et d’égalité constitue un réel progrès. Or force est de constaté que celle n’est pas encore le cas et que les demandes raisonnables et légitimes présentées dans le manifeste sont encore loin d’être s’satisfaites»
Des cadres harratines occupent d’importantes fonctions politiques, économiques ou socioculturels. Le manifeste considère cependant que « La condition générale de cette communauté demeure marquée par l’esclavage et ses séquelles : l’exclusion, l’ignorance et la pauvreté y prévalent dans l’indifférence totale des pouvoirs publics ».